Château Pichon Longueville

France > Nouvelle-Aquitaine > Gironde > Pauillac

Le domaine de Pichon-Longueville appartient à la fin du 18e siècle à Joseph de Pichon-Longueville (1760-1849). Sa fille Virginie (1798-1882) épouse le 27 mai 1818 Henry Charles, chevalier de Lalande. L'année suivante, son fils Raoul se marie avec la sœur d'Henry, Marie-Marthe-Armande-Félicité-Pétronille de Lalande. A la mort de Joseph de Pichon-Longueville, le 6 décembre 1849, les terres viticoles sont réparties entre ses enfants. L'édition de 1850 de l'ouvrage de Cocks ne mentionne qu'un seul domaine, celui de Pichon de Longueville ; en revanche, l'édition de 1868 fait bien la distinction entre le château de Pichon Longueville appartenant à la baronne de Pichon-Longueville, produisant 50 à 60 tonneaux et le château Pichon-Longueville appartenant à la comtesse de Lalande, produisant 30 à 40 tonneaux. Le plan cadastral de 1825 représente des bâtiments organisés en U autour d'une cour, le long de la route Bordeaux-Pauillac, au lieu-dit La Baderne. L'Album vignicole de Gustave de Galard donne vers 1835 une illustration de ces mêmes bâtiments qui se composent d'une maison à étage carré couverte d'un toit à croupes et encadrée de deux ailes de bâtiments de dépendance en retour d'équerre. L'actuel château a été construit entre 1850 et 1855. Le chantier est attribué à l'architecte Charles Burguet. Le nouveau château, comme celui voisin de Pichon Comtesse de Lalande, sont mentionnés par Henri Ribadieu dans son ouvrage en 1856.

Les dépendances, qui accompagnaient le château et qui sont en partie représentées dans l'album photographique d'Henry Guillier, ont probablement été construites en 1860 si l'on se fie aux augmentations et diminutions du cadastre (écurie et remise sur la parcelle H 686). Visibles sur quelques cartes postales, elles ont été détruites dans les années 1980 pour laisser place aux nouveaux bâtiments conçus par Jean de Gastines et Patrick Dillon pour le groupe d'assurances AXA, propriétaire depuis 1987.

En 1867, dans son ouvrage consacré aux Grands crus bordelais, Alfred Danflou se fait le témoin de l’appréciation de cette construction audacieuse, entre admiration et réprobation : « Nous avons constaté que le château de Pichon-Longueville est un des plus beaux de la Gironde. La photographie que nous publions ne laissera à ce sujet aucun doute dans l'esprit de nos lecteurs. Et qu'on ne vienne pas nous dire que ces magnificences architecturales sont superflues ! Ceci est une affaire de goût. Les propriétaires de Pichon-Longueville ont bâti un palais au milieu de leur vigne. Faut-il les en blâmer (?) Non, mille fois non ! ... Au contraire, nous leur devons nos félicitations les plus sincères ».

Périodes

Principale : 3e quart 19e siècle

Auteurs Auteur : Burguet Charles

Élève de son oncle Jean Burguet (1783-1848), architecte à Bordeaux et auteur de l'hôpital Saint-André, puis d'Hippolyte Lebas (à l'atelier le 8 octobre 1842), il est admis en 1843 à l’École des Beaux-arts de Paris. Il devient architecte de la Ville de Bordeaux en 1850, et architecte des Monuments historiques et des Bâtiments civils de Gironde ; membre fondateur de la Société des architectes de Bordeaux, président en 1870 et 1871.

, architecte (attribution par source)

Le château présente sa façade principale à l'est. Il est composé d'un niveau de soubassement, d'un étage carré et d'un étage de comble. Le corps principal, large de cinq travées et couvert d'un toit à croupes en ardoise, est encadré de deux pavillons étroits de plan polygonal sur lesquels viennent se greffer 2 tours circulaires à la toiture conique. Un escalier à double volées permet d'accéder au rez-de-chaussée surélevé. La porte principale est encadrée de deux pilastres cannelés soutenant un fronton triangulaire sculpté aux armes de la famille Pichon-Longueville. La travée centrale de la façade est délimitée par des pilastres ornés de tables décoratives ; elle est surmontée d'une lucarne au fronton cintré, flanquée de volutes et de vasques. Les fenêtres du rez-de-chaussée surélevé présentent des allèges traitées avec balustres et sont surmontées d'un fronton cintré soutenu par des consoles sculptées. L'ensemble des baies présentent des chambranles moulurés à motifs de canaux sculptés et de fleurs dans les angles. Sur la façade règne une frise avec modillons et médaillons sculptés, surmontée d'une corniche sculptée de motifs végétaux. Les pavillons présentent un plan polygonal avec deux travées et quatre niveaux. Ils sont surmontés d'une lucarne cintrée. Deux tourelles sont greffées aux angles nord-est et sud-est de ces pavillons. Les baies présentent un dessin et un décor différents : il s'agit de fenêtres étroites et en plein cintre, aux appuis saillants soutenus par des consoles sculptées et surmontées d'un motif d'accolade sculpté avec une pomme de pin. Les corniches sont également sculptées et dotées de faux mâchicoulis décoratifs. Les façades latérales des pavillons sont organisées selon trois travées, le traitement des baies est identique à celles de la façade principale. La façade postérieure, sur jardin, reprend le même ordonnancement ; on note toutefois l'absence d'escalier et la présence d'une porte permettant l'accès au niveau de soubassement. Les pavillons ne sont pas dotés de tourelles d'angle. Les espaces intérieurs se répartissent entre le niveau de soubassement dédié aux espaces de service (cuisine, etc.). Au rez-de-chaussée, un vestibule central donne accès aux salles et salons de part et d'autre ; l'ensemble de la décoration a été refaite au début du 20e siècle ; à l'extrémité sud du bâtiment, dans le salon de billard, on note que la pièce communique avec l'espace exigu de la tourelle d'angle. Un escalier à retour avec jour situé en retrait du vestibule à l'ouest permet de desservir les différents niveaux.

Murs
  1. Matériau du gros oeuvre : calcaire

  2. Mise en oeuvre : pierre de taille

Toits
  1. ardoise
Étages

rez-de-chaussée surélevé, 1 étage carré, étage de comble

Élévations extérieures

élévation ordonnancée

Couvertures
  1. Forme de la couverture : toit à longs pans

  2. Forme de la couverture : toit en pavillon

  3. Forme de la couverture : toit conique

  4. Partie de toit : croupe

Escaliers
  1. Emplacement : escalier de distribution extérieur

    Forme : escalier en fer-à-cheval

  2. Emplacement : escalier intérieur

    Forme : escalier tournant à retours avec jour

Décors/Technique
  1. sculpture
Décors/Représentation
  1. Representations : armoiries

  2. Representations : volute

  3. Representations : lion

  4. Representations : médaillon

  5. Representations : ove

  6. Representations : pomme de pin

  7. Representations : fleur

  8. Representations : feuille

  9. Representations : balustre

  10. Representations : fronton

  11. Representations : pilastre


Précision sur la représentation :

Armoiries des Pichon Longueville : d'azur au chevron d'or accompagné en chef de 2 molettes du même et, en pointe, d'un agneau d'argent surmontant un croissant du même ;

Armoiries de la famille de Chauliac : d'argent à un pin de sinople accosté de deux lions grimpant au naturel au chef d'azur chargé de trois molettes d'or.

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Gironde , Pauillac

Milieu d'implantation: isolé

Lieu-dit/quartier: Pichon-Longueville

Cadastre: 1825 H 683 à 686, 2012 BI 618

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